Le but d’un plan d’ins­pec­tion et de test est de rassem­bler les données dans un docu­ment unique, qui enre­gistre toutes les exigences d’ins­pec­tion et de test perti­nentes pour un proces­sus spéci­fique. Dans le cadre d’un contrat de construc­tion, le proces­sus sera proba­ble­ment une acti­vité de construc­tion, un élément de travail, un travail commer­cial ou la four­ni­ture d’une partie de produit.

Un plan d’ins­pec­tion et de test iden­ti­fie les éléments de maté­riaux et de travaux à inspec­ter ou à tester, par qui et à quelle étape ou selon quelle fréquence, ainsi que les points d’ar­rêt (Hold Point) et points témoin (Witness Point), les réfé­rences aux normes perti­nentes, les critères d’ac­cep­ta­tion et les enre­gis­tre­ments à conserver.

Les plans d’ins­pec­tion et de test, lors­qu’ils sont correc­te­ment mis en œuvre, contri­buent à garan­tir et à véri­fier si les travaux ont été entre­pris confor­mé­ment aux normes et exigences requises, et à ce que les enre­gis­tre­ments soient conservés.

Comprendre le plan d’inspection et de test (ITP)

L’Inspection Test Plan (ITP) est l’un des docu­ments de projet les plus impor­tants que vous devez four­nir pour chaque acti­vité et il doit être préparé bien avant le début de l’ac­ti­vité. Chaque acti­vité sur un chan­tier de construc­tion doit donner lieu à l’éla­bo­ra­tion d’une décla­ra­tion de méthode (Methode Statement) appro­priée et d’un plan d’ins­pec­tion et de test compre­nant une liste de contrôle (Checklist).

  • Déclaration de méthode (Methode Statement) – C’est un docu­ment dans lequel est indi­quée la procé­dure d’une acti­vité sur le site, y compris la sécu­rité. Il comprend égale­ment la prépa­ra­tion du site, le maté­riel et les outils à utili­ser. L’évaluation des risques pour une acti­vité est géné­ra­le­ment incluse.
  • Plan d’ins­pec­tion et de test (ITP) – C’est le programme d’ins­pec­tion, d’es­sai des maté­riaux et d’au­dit qui doit être préparé et soumis par l’en­tre­pre­neur à l’in­gé­nieur pour appro­ba­tion avant utili­sa­tion et appli­ca­tion sur le site.
  • Liste de contrôle (Checklist) – C’est une liste d’éléments qui doit être notée ou véri­fiée une fois une acti­vité termi­née. Elle est toujours jointe à la demande d’ins­pec­tion (Inspection Request) et doit être signée par les parties concer­nées une fois l’inspection approuvée.

Le plan d’ins­pec­tion et de test est élaboré et émis par l’in­gé­nieur qualité. Il doit ensuite être examiné par le respon­sable qualité, le direc­teur de la construc­tion et approuvé par le chef de projet avant d’être soumis à l’ingénieur.

Comme cela est toujours requis par le contrat ou les spéci­fi­ca­tions, la décla­ra­tion de méthode et le plan d’ins­pec­tion et d’es­sai, y compris la liste de contrôle, doivent être soumis à l’in­gé­nieur pour approbation.

L’ingénieur QA-QC (contrôle et audit qualité) doit tenir un registre de tous les plans d’ins­pec­tion et de test (ITP), y compris les listes de contrôle. L’ingénieur QA-QC doit main­te­nir un ensemble prin­ci­pal complet de plans d’inspection et de test approuvés.

Le proces­sus d’ins­pec­tion doit compor­ter des critères d’ins­pec­tion pour chaque élément du plan d’ins­pec­tion et de test. Les critères d’ins­pec­tion sont défi­nis ainsi :

  • Surveillance (S) : Surveillance, présence aléa­toire sur le site, aucune signa­ture requise sur la demande d’ins­pec­tion (Inspection Request) ou sur la docu­men­ta­tion qui l’accompagne.
  • Execution (E) : Exécution, la présence sur le site est obli­ga­toire, la signa­ture est toujours sur la demande d’ins­pec­tion et la liste de contrôle.
  • Witness (W) : Témoin, la présence sur le site est atten­due, la signa­ture est requise sur la feuille de contrôle de la demande d’ins­pec­tion (IR) et de la liste de contrôle, mais si le signa­taire n’est pas présent pour signer à ce moment-là, les travaux de suivi peuvent se pour­suivre et le(s) document(s) à signer ultérieurement.
  • Hold Point (H) : Point d’ar­rêt, la présence sur place est obli­ga­toire et la signa­ture est requise sur la feuille de contrôle de demande d’ins­pec­tion au moment de l’ins­pec­tion pour déli­vrer les travaux suivants.
  • Review (R) : Revue, docu­ments à exami­ner, aucune signa­ture requise sur la demande d’ins­pec­tion ou la docu­men­ta­tion qui l’accompagne.
  • Records (RE) : Enregistrement, docu­men­ta­tion à enre­gis­trer, aucune signa­ture requise sur la demande d’ins­pec­tion ou la docu­men­ta­tion qui l’accompagne.
  • Test (T) : Test, présence requise, signa­ture requise sur la feuille de contrôle de la demande d’ins­pec­tion et de la liste de contrôle.

Cela aura un grand impact sur un projet si un ITP est correc­te­ment établi. La faci­lité de rédi­ger la descriITPon d’ins­pec­tion, de rédi­ger le code ou la spéci­fi­ca­tion, d’iden­ti­fier le code d’ac­tion d’ins­pec­tion et de connaître les critères d’ac­cep­ta­tion d’une acti­vité spéci­fique, presque tout est dans un plan d’ins­pec­tion et de test. Il s’agit d’un modèle d’ins­pec­tion essen­tiel et déter­mi­nant pour la bonne fin des activités.

Comprendre le Witness Point et le Hold Point

Il existe deux codes d’ac­tion d’ins­pec­tion impor­tants dans le plan d’ins­pec­tion et de test : ils sont appe­lés point témoin (Witness) et point d’ar­rêt (Hold Point). Le point témoin et le point d’ar­rêt sont toujours trou­vés et indi­qués dans le plan d’ins­pec­tion et d’es­sai. Ce sont les étapes de la construc­tion qui peuvent néces­si­ter une inspec­tion ou une véri­fi­ca­tion supplémentaire.

Le but est de s’as­su­rer que les exigences du cahier des charges de construc­tion sont respec­tées en consé­quence et de procé­der aux acti­vi­tés suivantes. De cette façon, le proces­sus de véri­fi­ca­tion est décrit et docu­menté dans le plan d’ins­pec­tion et de test en tant que point de témoin et point d’arrêt.

Voici une définition simple du point témoin et du point d’arrêt :

  • Le point d’ar­rêt (Hold Point) : c’est un point de véri­fi­ca­tion obli­ga­toire au-delà duquel les travaux ne peuvent se pour­suivre sans l’ap­pro­ba­tion de l’in­gé­nieur ou du consul­tant ou de l’ins­pec­teur de la muni­ci­pa­lité. Les travaux ne peuvent pas commen­cer tant que l’in­gé­nieur ou le consul­tant n’est pas en mesure de véri­fier la qualité des travaux termi­nés et de lever l’ar­rêt au moyen de l’ap­pro­ba­tion de la demande d’inspection.
  • Le point de témoin (Witness Point) : c’est un point iden­ti­fié dans le proces­sus où l’in­gé­nieur ou le consul­tant peut exami­ner, témoi­gner, inspec­ter la méthode ou le proces­sus de travail. Les acti­vi­tés peuvent toute­fois se poursuivre.

Voici des exemples de Hold Point :

Exemple n° 1

Point d’ar­rêt : Le premier étage de notre projet doit être coulé mais il doit être inspecté par l’ins­pec­teur de la muni­ci­pa­lité avant d’être coulé avec du béton. Le point d’ar­rêt là-bas est l’ins­pec­tion ou la véri­fi­ca­tion de l’ins­pec­teur muni­ci­pal ; une fois l’inspection approu­vée, l’ar­rêt sera levé. cela sera stipulé ainsi dans la courte décla­ra­tion « L’activité de coulage du béton ne peut démar­rer sans l’ap­pro­ba­tion de l’in­gé­nieur ou de l’ins­pec­teur de la municipalité ».

Exemple n° 2

Membrane d’étan­chéité à appli­quer sur les fonda­tions. Le maté­riau doit d’abord être approuvé par l’ingénieur avant que l’équipe de construc­tion puisse l’utiliser. En consé­quence, les travaux d’étanchéité ne peuvent avoir lieu sans l’approbation préa­lable de la soumis­sion des maté­riaux d’étanchéité. Ce qui compte ici, c’est l’ap­pro­ba­tion du consul­tant pour la soumis­sion des maté­riaux d’imperméabilisation.

Exemple n° 3

L’approbation de la muni­ci­pa­lité néces­saire au dessin struc­tu­rel soumis pour une dalle. S’il n’y a pas d’ap­pro­ba­tion de la muni­ci­pa­lité, vous ne pouvez pas commen­cer les travaux, ce qui signi­fie que la respon­sa­bi­lité appar­tient au respon­sable du bâti­ment de la municipalité.

Exemple n° 4

La couleur et les dimen­sions des carreaux de sol : vous ne pouvez pas commen­cer l’ins­tal­la­tion ou l’achat sans l’ap­pro­ba­tion du client. La couleur et les dimen­sions doivent être approu­vées par le client, donc une fois la couleur et les dimen­sions du carreau approu­vées, la soumis­sion du maté­riau sera alors le critère A ou B. Le point d’ar­rêt dans ce cas dépend de l’ap­pro­ba­tion du client.

Voici des exemples de Witness Point :

Exemple n° 1

Point témoin : Sur une acti­vité de pein­ture pour une deuxième couche, l’ins­pec­teur vient d’as­sis­ter aux appli­ca­tions de revê­te­ments. « Il existe une possi­bi­lité de parti­ci­per à une acti­vité mais n’im­plique aucune obli­ga­tion, l’ac­ti­vité peut se dérou­ler sans approbation. »

Exemple n° 2

L’ inspec­tion de l’installation de parpaings ou de murs de parpaings. Le consul­tant ne peut pas assis­ter à l’ins­pec­tion mais les travaux sur place peuvent se pour­suivre et s’achever.

Exemple n° 3

La prépa­ra­tion du support avant l’ap­pli­ca­tion de l’im­per­méa­bi­li­sant sur les zones humides. Par exemple sur un étage, il y a 30 zones humides. Le consul­tant peut donc soit se rendre sur place pour véri­fier si les sols sont nettoyés, soit simple­ment deman­der à l’in­gé­nieur qualité de véri­fier et de four­nir des photos docu­men­taires au consultant.

Exemple n° 4

L’inspection du plâtrage. Parfois, l’ingénieur ou le consul­tant se contente d’effectuer la surveillance ou s’appuie sur un ingé­nieur QA-QC pour véri­fier et four­nir des photos documentaires.

Préparation et exécution du plan d’inspection et de test

Les étapes suivantes peuvent être appli­quées dans la réali­sa­tion des plans d’ins­pec­tion et de test pour un contrat de construction :

  • Étape 1 : Lisez les docu­ments contrac­tuels (y compris les spéci­fi­ca­tions tech­niques) et prépa­rez une liste de toutes les diver­gences, ambi­guï­tés, infor­ma­tions manquantes et normes de maté­riaux et/ou de fabri­ca­tion qui sont consi­dé­rées comme inappropriées.
  • Étape 2 : Contactez le client et résol­vez les problèmes réper­to­riés à la suite de l’étape 1.
  • Étape 3 : Examiner la portée des travaux et la divi­ser en zones distinctes néces­si­tant un plan d’ins­pec­tion et d’es­sai (si cela n’est pas déjà pres­crit dans les docu­ments contrac­tuels). À titre de guide géné­ral, il est norma­le­ment plus pratique de docu­men­ter un plan d’ins­pec­tion et d’es­sai distinct pour chaque métier ou zone/section de travail.
  • Étape 4 : Notez les points de rete­nue et de témoin requis par le client (y compris ceux indi­qués dans les docu­ments contractuels).
  • Étape 5 : Examinez à nouveau les docu­ments contrac­tuels et notez les exigences qui ont le plus d’im­pact sur la qualité du travail fini. Pour chacun, posez la ques­tion « Quelles seront les consé­quences si l’on ne s’assure pas que c’est bien le cas ? » Assurez-vous d’in­clure toute réfé­rence aux tests, à la soumis­sion d’in­for­ma­tions au client, à l’ob­ten­tion des appro­ba­tions et des points de rete­nue et de témoin.
  • Étape 6 : Déterminez à partir de l’étape 5 quels éléments ou aspects de chaque inspec­tion devront être enre­gis­trés sur des listes de contrôle et préparez-les.
  • Étape 7 : Discutez des listes de contrôle avec les personnes direc­te­ment impli­quées dans le travail et obte­nez leur avis. Cette contri­bu­tion devrait parti­cu­liè­re­ment viser à iden­ti­fier les problèmes qui ont causé des problèmes (et entraîné des coûts supplé­men­taires) dans le passé et qui justi­fient donc une véri­fi­ca­tion le plus tôt possible pour éviter des recti­fi­ca­tions inutiles et coûteuses.
  • Étape 8 : Préparez chaque plan d’ins­pec­tion et d’es­sai pour reflé­ter les exigences des docu­ments contrac­tuels. Faire réfé­rence à l’ITP dans le plan de gestion de la qualité et faire réfé­rence aux autres ITP associés.
  • Étape 9 : Transmettre chaque plan d’ins­pec­tion et de test et/ou certi­fi­ca­tion asso­ciée au client pour examen dans un délai raison­nable avant de commen­cer les travaux décrits dans le plan et les ajus­ter en fonc­tion de tout commen­taire reçu (ou agir comme requis dans les docu­ments contractuels). .
  • Étape 10 : Décider de la meilleure façon de divi­ser l’en­semble des travaux en zones de travail à des fins de contrôle et indi­quer ces empla­ce­ments soit sur un plan­ning (avec réfé­rence aux grilles et aux niveaux), soit en anno­tant les dessins.
  • Étape 11 : Préparez et publiez des listes de contrôle pour chaque zone de travail et iden­ti­fiez-les en fonc­tion de l’emplacement.
  • Étape 12 : Former les personnes direc­te­ment impli­quées dans chacun des ITP à leur utili­sa­tion. Formaliser une procé­dure de noti­fi­ca­tion des témoins et des points d’ar­rêt à la ou aux personnes appropriées.
  • Étape 13 : Effectuer des inspec­tions et des tests confor­mé­ment aux plans d’ins­pec­tion et de test, four­nir des avis au client et/ou aux auto­ri­tés régle­men­taires pour les points de rete­nue ou de témoin, comme dési­gné ou appli­cable, et enre­gis­trer les résul­tats sur des listes de contrôle.

Il est souvent préfé­rable d’ef­fec­tuer les inspec­tions et les tests après un certain nombre d’ac­ti­vi­tés distinctes, mais avant une acti­vité majeure qui couvrira les travaux anté­rieurs. Les entre­pre­neurs et sous-trai­tants effec­tue­raient des tests préli­mi­naires pour aider à obte­nir une indi­ca­tion précoce de conformité.

Les inspec­tions et les tests varient en fonc­tion des risques et du travail impli­qué. Ils sont complé­tés en se réfé­rant trop tôt aux fichiers appris et à l’ex­pé­rience du person­nel tech­nique qui réalise l’ITP. N’oubliez pas que l’ITP four­nit des infor­ma­tions au person­nel de construc­tion du site sur ce que le client a dit et ce qu’il veut (dans le contrat de spéci­fi­ca­tion du projet).

Le « quoi tester », « comment tester » et « quand tester » sont régis par :

  • La nature du travail et à quel point il est complexe
  • L’accessibilité pour les inspec­tions et l’échantillonnage
  • Les consé­quences d’un échec, notam­ment les suivantes : 
    • Coût des travaux de réparation
    • Effet sur le programme de construction
    • Accessibilité pour la rectification
    • Perturbation de l’uti­li­sa­tion d’un bâti­ment ou d’une structure
    • Dommages consé­cu­tifs à d’autres éléments
    • Menace pour la sécu­rité des travailleurs et du public
    • Disponibilité des ressources

Le type, le calen­drier et la fréquence (quoi, quand et à quelle fréquence) des inspec­tions et des essais sont déter­mi­nés en rapport avec la prise en compte des carac­té­ris­tiques à véri­fier. Les carac­té­ris­tiques d’un élément de travail peuvent être défi­nies comme « une propriété distinc­tive d’un élément, d’un maté­riau ou d’un proces­sus ». Des exemples de carac­té­ris­tiques sont la couleur, la texture, la taille, la résis­tance, la planéité, l’ali­gne­ment, la capa­cité, etc.

Les carac­té­ris­tiques à véri­fier déter­mi­ne­ront souvent le stade auquel l’ins­pec­tion ou le test doit avoir lieu si l’on veut éviter le risque de non-confor­mi­tés ulté­rieures. Ces travaux supplé­men­taires pour­raient égale­ment dissi­mu­ler ou empê­cher l’ac­cès aux fins de véri­fi­ca­tion de certaines carac­té­ris­tiques. Certaines carac­té­ris­tiques ne peuvent être consi­dé­rées qu’a­près une opéra­tion parti­cu­lière et avant une autre, comme par exemple l’ins­pec­tion des arma­tures en acier après la pose mais avant la coulée du béton.

Exemple d’un Plan d’inspection et de test

Fabien Perez