L’organisation de l’espace en architecture est fondamentale pour la création et l’aménagement de locaux à usage individuel ou collectif. Elle rassemble différentes formes, différents équipements, et fournit une structure cohérente au design.

Les espaces d’un bâti­ment peuvent être orga­ni­sés en motifs afin qu’ils soient liés les uns aux autres d’une manière spéci­fique. Les rela­tions spatiales entre les formes aident à défi­nir leur inter­ac­tion. Certaines rela­tions spatiales courantes utili­sées en archi­tec­ture comprennent :

  • Des espaces dans un espace,
  • Des espaces imbriqués,
  • Des espaces adjacents,
  • Des espaces liés par un espace commun.

À ces rela­tions spatiales s’ajoutent diffé­rents types d’approches orga­ni­sa­tion­nelles utili­sées dans la concep­tion des bâti­ments. Les orga­ni­sa­tions spatiales aident à unir un éven­tail de formes autre­ment dispa­rates. Les méthodes courantes d’or­ga­ni­sa­tion spatiale comprennent :

  • L’organisation centra­li­sée,
  • L’organisation linéaire,
  • L’organisation radiale,
  • L’organisation en cluster,
  • L’organisation en réseau.

Ces méthodes d’or­ga­ni­sa­tion se retrouvent dans l’ar­chi­tec­ture à toutes les époques. Depuis l’époque des civi­li­sa­tions anciennes jusqu’à la concep­tion archi­tec­tu­rale moderne, ces tech­niques de compo­si­tion ont résisté à l’épreuve du temps. Examinons main­te­nant chacun de ces concepts plus en détail, en commen­çant par les rela­tions spatiales.

Espace dans un espace

Un grand espace peut conte­nir un espace plus petit dans son volume. L’espace plus grand aide à défi­nir la limite spatiale de l’espace plus petit à l’intérieur. Si la conti­nuité entre les deux espaces peut être faci­le­ment comprise, l’espace le plus petit dépend du plus grand pour sa rela­tion avec l’environnement extérieur.

Pour que cette rela­tion spatiale soit comprise, une distinc­tion claire de taille est néces­saire entre les deux espaces. Si l’espace confiné devait augmen­ter en taille, l’espace plus grand commen­ce­rait à perdre son impact en tant que forme enveloppante.

Afin de se démar­quer de la forme plus grande, l’espace plus petit pour­rait parta­ger la même forme de l’enveloppe, mais être orienté diffé­rem­ment. Il peut égale­ment diffé­rer par sa forme de l’espace qui l’enveloppe afin de s’imposer comme un volume auto­nome. Ce contraste de forme pour­rait indi­quer soit une diffé­rence fonc­tion­nelle entre les deux espaces, soit l’im­por­tance symbo­lique de l’es­pace contenu.

Espaces imbriqués

Une rela­tion spatiale imbri­quée résulte du chevau­che­ment de deux volumes et de la zone d’espace partagé qui en résulte. Lorsque deux espaces emboîtent ainsi leurs volumes, chacun conserve son iden­tité d’espace.

La zone d’emboîtement des deux volumes peut être parta­gée à parts égales par chaque espace. Il peut conver­ger avec l’un des espaces et deve­nir partie inté­grante de son volume. Il peut égale­ment déve­lop­per sa propre iden­tité en tant qu’es­pace servant à relier les deux espaces d’origine.

Espaces adjacents

La conti­guïté permet à chaque espace d’être clai­re­ment défini et de répondre à des exigences fonc­tion­nelles ou symbo­liques spéci­fiques. Le degré de conti­nuité qui s’opère entre deux espaces dépend des carac­té­ris­tiques du plan qui les sépare et les rassemble en même temps.

Le plan de sépa­ra­tion peut restreindre la connexion physique ou visuelle entre deux espaces. Cela peut égale­ment renfor­cer l’individualité de chaque espace et contri­buer à les différencier.

Il peut soit appa­raître comme un plan indé­pen­dant dans un volume d’espace, soit être défini avec une rangée de colonnes. Contrairement à un plan solide, les colonnes permettent un plus grand degré de conti­nuité visuelle entre deux espaces.

Un plan peut alter­na­ti­ve­ment être impli­qué par un chan­ge­ment de niveau ou par des maté­riaux ou textures de surface diffé­rents entre deux espaces. Cela peut égale­ment être inter­prété comme des volumes d’espace indi­vi­duels divi­sés en deux zones liées.

Des espaces liés par un espace commun

Deux espaces distincts peuvent être reliés entre eux par un troi­sième espace inter­mé­diaire. La rela­tion spatiale entre les deux espaces dépend des quali­tés du troi­sième espace qu’ils partagent.

L’espace inter­mé­diaire peut diffé­rer par sa forme et son orien­ta­tion des deux espaces. Alternativement, les deux espaces et l’es­pace inter­mé­diaire peuvent égale­ment être de taille ou de forme égale.

S’il est suffi­sam­ment grand, l’es­pace inter­mé­diaire peut deve­nir l’es­pace prin­ci­pal et aména­ger autour de lui un certain nombre d’es­paces. Sa forme peut égale­ment être rési­duelle et être déter­mi­née stric­te­ment par les formes des deux espaces reliés.

Organisation centralisée

Une orga­ni­sa­tion centrale est compo­sée d’un espace central domi­nant, avec des espaces secon­daires regrou­pés autour de lui. En tant que compo­si­tion, cet arran­ge­ment est concen­tré et stable.

L’espace central est géné­ra­le­ment de forme régu­lière et suffi­sam­ment grand pour regrou­per des espaces plus petits autour de son péri­mètre. Les espaces secon­daires peuvent être de taille ou de forme égale afin de créer une compo­si­tion plus équi­li­brée autour de l’es­pace central.

Alternativement, ils peuvent être diffé­rents les uns des autres par leur forme ou leur taille afin de souli­gner leur fonc­tion ou leur hiérar­chie unique. En plus de la rela­tion entre chaque forme, cette dispo­si­tion permet égale­ment à la compo­si­tion de répondre au site environnant.

La rela­tion à son site est impor­tante dans une compo­si­tion centra­li­sée puisqu’elle est par nature non direc­tion­nelle. C’est en fonc­tion de l’emplacement et de l’ar­ti­cu­la­tion de l’un des plus petits volumes que l’on dicte les condi­tions d’en­trée et d’ac­cès à l’es­pace central.

Le modèle de circu­la­tion au sein d’une orga­ni­sa­tion centra­li­sée peut prendre la forme d’une spirale, d’un rayon ou d’une boucle. Cependant, dans prati­que­ment toutes les circons­tances, le mouve­ment se termi­nera autour d’un espace central.

Organisation linéaire

Une orga­ni­sa­tion linéaire peut être compo­sée d’un élément unique et fédé­ra­teur, autour duquel diffé­rents objets sont arran­gés. Ces objets peuvent être diffé­rents en termes d’échelle, de programme et de forme.

Alternativement, une orga­ni­sa­tion linéaire peut égale­ment être compo­sée d’élé­ments uniformes et simi­laires en termes d’échelle, de programme et de forme. Ils sont linéaires du fait de leur dispo­si­tion selon un axe singu­lier, plutôt que comme le résul­tat d’un volume linéaire unifi­ca­teur dominant.

Dans l’agen­ce­ment linéaire, il peut y avoir des espaces qui néces­sitent une arti­cu­la­tion en raison de raisons fonc­tion­nelles ou hiérar­chie visuelle. Ceci peut être réalisé en loca­li­sant les volumes aux extré­mi­tés de l’ac­cès linéaire, en les déca­lant par rapport à l’axe ou en les loca­li­sant à des points d’in­ter­sec­tion (points pivots).

En raison de leurs proprié­tés inhé­rentes de longueur et de conti­nuité axiale, les orga­ni­sa­tions linéaires expriment mouve­ment et une qualité directionnelle.

Organisations radiales

Les orga­ni­sa­tions radiales sont en fait une combi­nai­son d’organisations linéaires et centra­li­sées. Ils avoir un point focal central à partir duquel rayonnent des formes linéaires.

Cependant, contrai­re­ment aux orga­ni­sa­tions centra­li­sées, où l’accent est mis sur l’espace central, les orga­ni­sa­tions radiales s’étendent vers leur environnement.

Les formes linéaires peuvent être de taille et de forme égales, mais elles peuvent diffé­rer en longueur ou en forme. Ceci peut être le résul­tat d’exigences program­ma­tiques ou il peut s’agir d’une déci­sion de conception.

Lorsque les orga­ni­sa­tions rayon­nantes sont régu­lières et symé­triques, l’es­pace central gagne une plus grande degré d’im­por­tance. En revanche, si certaines orga­ni­sa­tions linéaires diffèrent par leur taille ou leur forme, cela aide à les mettre en valeur dans la struc­ture hiérar­chique de la mise en page.

Organisations en cluster

Les orga­ni­sa­tions en clus­ter s’ap­puient sur la proxi­mité pour relier les espaces les uns aux autres. Souvent, ils consistent en des espaces cellu­laires répé­ti­tifs qui ont certaines quali­tés visuelles en commun.

Cependant, il n’est pas néces­saire que les formes qui composent une orga­ni­sa­tion grou­pée soient régu­lières. Une orga­ni­sa­tion en clus­ter peut tout aussi bien fonc­tion­ner avec des formes diffé­rentes, à condi­tion qu’elles
sont assem­blés à proxi­mité les uns des autres.

Une orga­ni­sa­tion en clus­ter peut avoir un point focal central ou une forme centrale unifi­ca­trice, mais il lui manque la régu­la­rité et la symé­trie d’une orga­ni­sa­tion centra­li­sée. La forme centrale peut être souli­gnée pour
créer un plus grand sens de la hiérarchie.

Les orga­ni­sa­tions grou­pées peuvent égale­ment avoir un élément linéaire qui orga­nise les formes grou­pées. Ce crée un plus grand senti­ment d’unité et aide à arti­cu­ler certaines parties de la composition.

Organisations en grille

Une orga­ni­sa­tion en grille est compo­sée d’une compo­si­tion tridi­men­sion­nelle de points de réfé­rence linéaires. Habituellement, ils sont perpen­di­cu­laires les uns aux autres, même si ce n’est pas obligatoire.

La conti­nuité et la régu­la­rité créées par la grille confèrent à la compo­si­tion un fort senti­ment de stabi­lité et l’or­ga­ni­sa­tion. Il aide à unir des formes de forme et d’échelle diffé­rentes. Fonctionnellement et visuel­le­ment, il aide à régu­ler l’orientation de la composition.

Les motifs en grille sont géné­ra­le­ment mis en valeur par les éléments struc­tu­rels du bâti­ment. Cela inclure la dispo­si­tion régu­lière des colonnes et des poutres. Elle peut égale­ment être souli­gnée à travers des éléments non struc­tu­rels tels que les joints de maté­riaux ou les meneaux en verre.

Les motifs de grille peuvent être inter­rom­pus à des endroits spéci­fiques afin de créer une hiérar­chie. Cela permet aux parties de la compo­si­tion où la grille est pertur­bée de se démar­quer, leur donnant ainsi un plus grand senti­ment d’importance.

Noémie Delattre